LES
RENCONTRES SUR LES CHEMINS DE COMPOSTELLE
|
PLAN DU SITE | Bienvenue | Motivations | HISTOIRE ET LÉGENDES | Bibliographie du pèlerinage | Associations jacquaires | Revues électroniques | Pèlerinage et humour | Vidéos pour découvrir | Chansons de Compostelle | Les patronages de saint Jacques | Que penser de la marche | Que coute le pèlerinage | Conseils pratiques | La credencial | Adresses et liens | GENEALOGIE | RANDONNÉE | Nous contacter
Au
bord de la route il y a les adultes :
… qu’on
salue et qui ne répondent pas…
qui
attendent qu’on soit passé pour
regarder... qui
sont prêts à parler, si on leur
parle…
qui
font semblant de passer près de nous par
hasard, pour pouvoir créer
un contact... dont
le regard demande
l’échange...
qui
nous abordent et nous souhaitent bonne
route... qui
nous félicitent de louer la pluie qui
vient enfin arroser la terre, alors
qu’elle nous empêche de marcher en
toute quiétude… qui
de l’intérieur nous voient passer et
frappent sur le carreau pour nous
saluer ... qui nous saluent
chaleureusement parce qu’ils nous ont déjà
repérés une ou deux fois avant sur la
route et nous retrouvent comme des
amis...
qui
nous ont reconnus en tant que pèlerins
et nous confient leurs intentions
... qui
nous donnent les bonnes adresses des
étapes à
venir…
qui
nous font un bout de conduite pour être
sûr qu'on ne se trompe pas... qui
nous disent les autres pèlerins qu’ils ont
vu passer et nous rappellent que nous ne
sommes pas seuls sur le chemin (à
Nevers nous sommes les 10e
qui passent ; il y a le grand père de
76 ans qui l’année dernière l’a fait en
tirant une charrette derrière lui ;
il y a le jeune couple qui a vendu son
petit commerce pour s’acheter un cheval et
une roulotte, la maman faisant la classe
aux deux jeunes enfants ; la jeune
fille qui l’a fait seule et à vélo en
logeant dehors sous les porches
d’églises ; le Hollandais Ignace et
son âne
Sarah…
qui
nous aident, nous dépannent : nous
donnent un pain parce qu’il n’y a pas de
boulanger, qui nous font une grande tasse
de café parce qu’ils nous voient déçus de
ne pas trouver le petit bar espéré, qui
nous hébergent sans se méfier des
étrangers que nous sommes. au bord de la route il y a aussi
ceux…
qui
nous abordent uniquement parce qu’ils
cherchent à se raconter et ils en
ont
besoin…
qui
sont noyés dans leurs problèmes et sont
incapables de voir ou d’écouter les
autres.
Et il
y a tous ceux que nous avons vus ou que
nous n’avons pas vus et qui se sont
laissés interpeller par les pèlerins
que nous
sommes…
Et moi,
comment serai-je demain au bord de la route
pour ceux qui passent… ? Je ne sais
pas, mais certainement différente de ce que
j’aurais été avant de faire le chemin. Je
voudrais être celle qui écoute, qui accueille,
qui ouvre sa porte, qui partage sa table et
qui offre le gîte . Je voudrais
être ce que tous ces autres ont été pour nous
sur les chemins de France !
Simonne