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« Á CHACUN SON CHEMIN »
OUI ?
OUI…, MAIS QUAND MÊME !!!
par Pierre SWALUS « Á chacun son
chemin » est un des dictons mythiques du
pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Il est
même la devise de l’Association Belge des amis de
Saint-Jacques de Compostelle, dont je suis membre. Il signifie que
chaque pèlerin ou chaque pèlerine a ses propres
motivations conscientes ou inconscientes, que chaque
cheminement est personnel tant au niveau du
« pourquoi » que du « comment ». Tout est question
de choix personnel : le choix du chemin suivi, le
point de départ, le découpage en étapes
journalières, la durée du cheminement,
l’organisation matérielle et logistique, le type de
logement choisi… Ce dicton signifie qu’il n’y pas de
jugement à porter sur la manière dont le pèlerin ou
la pèlerine se crée son pèlerinage personnel. Pour trancher qui est
pèlerin et qui ne l’est pas, il a été dit « qu’est
pèlerin celui qui se désigne comme tel » ! Cela peut sembler
clair et définitif, mais quand même …certains
comportements pèlerins me posent question et
entraînent une fêlure dans l’édifice et ébranle
l’universalité de dicton « à chacun son chemin ». Mon intérêt pour le
pèlerinage m’a amené à me faire membre sur facebook
d’une soixantaine de groupes consacrés à Compostelle
et à suivre plus ou moins régulièrement les posts de
leurs membres. C’est le contenu de certains posts
(essentiellement dans des groupes français) qui m’a
amené à m’interroger. Quelques exemples :
« J’envisage de
marcher quelques jours avec mon chat, sera-t-il
accepté dans les gîtes ? » « Pourriez-vous me
dire quelle est la meilleure auberge à … ? » « Est-ce que le
repas est bon dans le gîte X ? » « J’ai vu que le
chemin longeait la rivière X, j’aimerais faire
quelques étapes en kayak ; Croyez vous que ce soit
faisable ? » « J’aimerais
sauter l’étape de …à… ; y a-t-il un moyen de
transport ? » « Je pense marcher
2 ou 3 jours sur le chemin. D’où me conseillez-vous
de partir ? » Ayant une fille
habitant sur le Causse à quelques km de la vallée du
Célé (variante du GR65) et louant des ânes pour des
randonnées de 2 à 7 jours, elle connait pas mal
d’hébergeurs sur ce chemin et entend certaines de
leurs doléances. Notamment les
exigences de plus en plus grandes de certains
« pèlerins » « Pouvez vous
venir nous chercher à X, car l’étape est longue ? »
Et aussi du manque de
respect par certains de la propreté des lieux et
plus particulièrement des sanitaires… Et encore des
comportements non exceptionnels de pèlerins qui
réservent le gîte et le repas et qui ne se
présentent pas (le téléphone arabe leur apprend que
ces personnes ont téléphoné à plusieurs hébergements
dans des localités différentes et se sont arrêtés dans l’un d’eux…). Non, non et NON !
Toutes les manières
de pérégriner ne se valent pas. «Á CHACUN SON
CHEMIN » ne veut pas dire qu'il suffit de
marcher sur un chemin de pèlerinage pour être
pèlerin ou pèlerine ! Mis en ligne le 13/07/2022
pierre.swalus@verscompostelle.be
Et si la réponse est non (quelqu’en soit la raison)
le « pèlerin » s’indigne : « Mais nous sommes des
pèlerins ! »
