A pied on a du temps pour la
conversation et les gens et surtout les vieux racontent :
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les jeunes
qui désertent les villages. Le lycée les mène en ville et ils ne
reviennent plus ;
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les
magasins qui disparaissent, car il y a des grandes surfaces où les gens se
rendent en voiture ;
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les églises
qui sont fermées. Jadis le curé était dans la cure. Puis est venu le
moment de desservir deux paroisses, puis trois et quatre et plus ! Ah, le
bon temps où tout s’animait le dimanche sur la place du village. A chacun
ses opinions…, certains allaient à la messe, d’autres au café mais ce qui
est certain, tous se retrouvaient et bavardaient ;
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on se
distrayait au village. Il y avait les boules, la belote, le whist, le bal
du samedi soir ;
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les écluses
sur les canaux, quelle animation cela amenait ! Les bateliers attendaient
le passage et étaient des clients potentiels pour les petits commerces
qui entouraient les écluses ;
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le temps
des cultures avec les chevaux. Là on sentait la bête et la bête vous
sentait ;
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les
vignerons hébergeant les journaliers à l’époque des vendanges, qui
deviennent de plus en plus rare. Et pourtant ces dix jours de vie communautaire, quelle fête, nous dit un
producteur qui héberge toujours ses journaliers. Lui s’occupe du travail
dans les vignobles et à la presse et elle cuit et cuisine toute la journée
pour le repas du soir. Après le travail, la halte du soir, quelle fête.
On est bien fatigué, mais on a vécu quelque chose…
Simonne
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