balise européenne vers compostelle

TOUT CE QUE L’ON PEUT DIRE SUR LE POIDS DU SAC

 

PLAN DU SITE | Bienvenue | Motivations | HISTOIRE ET LÉGENDES | Bibliographie du pèlerinage | Associations jacquaires | Revues électroniques | Pèlerinage et humour | Vidéos pour découvrir | Chansons de Compostelle | Les patronages de saint Jacques | Que penser de la marche | Que coute le pèlerinage | Conseils pratiques | La credencial | Adresses et liens | GENEALOGIE | RANDONNÉE | Nous contacter

 

 

    TOUT CE QUE L’ON PEUT DIRE SUR LE POIDS DU SAC

    par Pierre SWALUS
    pierre.swalus@verscompostelle.be

    La première chose, que l’on lit très souvent, est :

    « LE POIDS DU SAC, C’EST LE POIDS DE TES PEURS »

    Sur RadioCamino, Sylvie énumère ces peurs qui, selon elle, rendent le sac si lourd :

    ·        « Peur de se dénuder (les vêtements de rechange, emmenés plus par coquetterie que par nécessité)

    ·        Peur d’être mouillé (cape, parapluie, tente,…)

    ·        Peur de l’inconfort (matelas, oreiller,…)

    ·        Peur de s’ennuyer (livres, MP3,…)

    ·        Peur d’oublier (carnets de notes, cahier, magnétophone, appareil photo,…)

    ·        Peur de se perdre (guides multiples, boussole, GPS,…)

    ·        Peur de se déconnecter (smartphone et sa connexion 3G permanente, GSM allumé sur le chemin,…)

    ·        Peur de paraître tel(le) que l’on est (la trousse de toilette et ses nombreux produits de beauté)

    ·        Peur de la douleur, de la maladie, des ampoules (le volume de la pharmacie)

    ·        Peur du froid (le second pull au cas où…)

    ·        Peur pour ses pieds ou ses chevilles (les grosses bottines)

    ·        Peur de la faim (le poids des provisions, le réchaud et matériel de cuisine) » (1)

     

    On peut se poser la question sur la pertinence du choix de ce mot « peur » pour tous les objets cités.

    N’est-il pas très raisonnable lorsque l’on part en randonnée ou en pèlerinage pour de nombreux jours, d’avoir au moins un rechange de tee-shirt, de bas, de slip ? Laver régulièrement ses vêtements, oui, mais le faire tout nu n’est pas toujours très facile…

    N’est-il pas logique de prévoir la pluie et de vouloir pouvoir continuer son chemin malgré elle ?

    Préférer dormir sur un tapis mousse ou même un matelas, plutôt que sur le sol dur, lorsque l’on campe ou que l’on bivouaque, est-ce faire preuve de peur ?

    Lorsque l’on se met en route pour des semaines sur des chemins inconnus, qui est capable de retenir avec précision les noms des lieux traversés, des personnes rencontrées, des détails du chemin… Des notes journalières permettront au retour de revivre son chemin. Ne dit-on pas que l’on fait 3 fois le chemin : la première fois, lorsque on le prépare, la deuxième lorsqu’on le suit, et la troisième fois, lorsque l’on se le remémore ?

    Est-ce avoir peur que de souhaiter pouvoir se laver et d’emporter pour cela essuie, savons, brosse à dents et dentifrice ?

    Si par malheur une ampoule apparaît, faut-il continuer sans se soigner jusqu’au moment où on rencontrera sur sa route une pharmacie ?

    Préférer marcher avec des bonnes bottines de marche, plutôt qu’avec des sandales ou des baskets, est-ce faire preuve de peur ?

    Et emporter un réchaud et du matériel de cuisine, lorsque l’on bivouaque ou que l’on campe, n’est ce pas très logique ?

     

    S’il est vrai que la peur peut faire emporter des objets inutiles, il est tout aussi vrai que pas mal de choses que l’on emporte sont des choses utiles, voire nécessaires.

    LE POIDS DU SAC N’EST DONC PAS NÉCESSAIREMENT LE POIDS DES PEURS

    A contrario

     

    « UN SAC LÉGER EST UN SAC BOURRÉ D'ANGOISSES »

     

    Par cette affirmation, un auteur inconnu (2) contredit l’objet même du site sur lequel est publiée son affirmation iconoclaste. En effet, ce site est consacré à la recherche effrénée de toujours moins de poids dans son sac…et cite les questions essentielles à se poser lorsque l’on prépare son sac :

    §  « Est-ce que cela est vraiment utile ?

    §  Est-ce que je vais m'en servir chaque jour, sinon, est-ce indispensable en cas de problème ?

    §  Puis-je apprendre à m'en passer ?

    §  Qu'est ce que j'ai de plus léger pour la même fonction ?

    §  Qu'est ce que je pourrais fabriquer de plus léger pour la même fonction ? 

    §  Existe-t-il plus léger dans le commerce ? »(3)

     

    L’auteur de cette phrase justifie son propos en disant :

    « Prends ce dont tu as vraiment besoin et entraîne ton corps à le porter. Vider son sac est plus facile que de renforcer son corps et son mental. Plutôt que d'affronter l'obstacle, tu le contournes à coup d'euros ou d'heures de réflexion alors que tu pourrais les passer à faire autre chose plus productive pour ton corps et ton esprit ». (2)

    L’idée maîtresse de cet auteur est donc :

    CHARGE TON SAC DE CE DONT TU AS VRAIMENT BESOIN

     

    Sur pas mal de site de randonnée et de pèlerinage, la question du poids du sac à dos est abordée.

    Si tous les sites s’accordent à dire que moins le sac est lourd, au mieux c’est, les chiffres donnés varient fortement.

    Les poids donnés le sont toujours en fonction du poids de la personne et varient de 10 % à 20 % de ce poids, soit du simple au double ! On ne peut pas dire qu’il y a accord sur le sujet !

    Le fait de donner le poids du sac en fonction du poids de la personne n’est pas totalement logique, car le poids de pas mal de choses n’est pas fonction du poids de la personne ; ainsi en va-t-il de l’eau, du matelas éventuel, du sac de couchage, du nécessaire de toilette, du guide, du carnet de notes, de l’éventuel appareil photo…

    Revenons-en au poids conseillé.

    Un site dit très justement :

    « Le mythe des 10 % : c'est un conseil que l'on retrouve très souvent sur les groupes de discussions mais qui ne se fonde sur aucune logique, sauf peut-être celle d'angoisser les pèlerins au départ. Un homme de 120 kg pourrait donc porter 12 kg, et une femme de 50 kg seulement 5 kg ? » (4)

    On peut s’étonner que Décathlon, un site en principe spécialisé, donne aussi ce genre de conseil :

    « Pour vous y retrouver niveau poids, vous pouvez vous fier à la règle des 10 %. Ainsi, la charge de votre sac à dos ne doit pas dépasser 10 % de votre poids de corps. Par exemple, pour une personne de 70 kg, son sac à dos ne doit normalement pas dépasser les 7 kg » (5)

    D’autres sites sont plus réalistes et plus nuancés :

     « 20 % maximum !
    En effet, pour le poids de son sac à dos, quel que ce soit le sexe, il est recommandé de ne jamais dépasser 15 à 20 % de son propre poids.
    Ainsi, une femme qui pèse 60 kg portera un sac au minimum (6) de 9 kg et au maximum de 12 kg.
    Et pour un homme de 80 kg, le poids du sac s’échelonne entre 12 et 16 kg. 
    Bien évidemment, au poids, s’ajoutent des notions de forme, du niveau d’entraînement, de durée de marche
     ». (7)

    Ce dernier avis nous semble réaliste et nuancé et rejoint notre propre expérience (mon épouse et moi) : lorsque nous emportions du matériel de camping (tente, etc. …et de quoi cuisiner), avec le chargement complet (incluant vivres, pain, eau), le sac de mon épouse pesait 10 kg et le mien un rien de plus que 12 kg. Sans matériel de camping, sans casserole et camping-gaz et sans alimentation, le poids de nos sacs descendait à 8 et 10 kg. (8)

    Mais l’ajustement correct du sac est plus important que son poids.  

     

    AJUSTEMENT DU SAC À DOS

    Un sac bien ajusté se porte facilement, sans fatigue et sans douleur. Bien réglé, au moins, 70 % du poids du sac est porté par les hanches et donc relativement peu par les épaules.

    Les étapes à suivre pour ajuster correctement son sac. Réglage à faire avec le sac chargé.

    1.     Si les bretelles sont ajustables dans le dos du sac à la taille du porteur, commencez par ce réglage

    2.    Desserrez tous les réglages

    3.    Mettez votre sac

    4.    Soulevez le sac pour que la ceinture repose sur les hanches (au niveau de la crête iliaque) et serrez la ceinture .Tout le poids repose sur les hanches puisque les bretelles sont détendues. Le sac pend vers l’arrière

    5.    Serrez les bretelles de manière confortable, pas trop fort, car la charge doit rester sur les hanches

    6.    Serrez les sangles de rappel pour que le sac ne vous tire pas vers l’arrière et que le haut du sac se rapproche de l’avant

    7.    Éventuellement, serrez confortablement la sangle de poitrine

    8.    Réglez les sangles stabilisantes de la ceinture pour rapprocher le poids vers l’avant

    Avec certains sacs, on peut arriver à ne quasi plus rien porter sur les épaules ; les bretelles servant alors simplement à empêcher le sac de baculer vers l’arrière.

    Cependant il ne faut pas s’étonner si le 2ème jour, un peu de douleur apparait à l’avant des épaules et aux hanches et que le mal soit un plus fort le 3èmejours (éventuellement, des bleus peuvent même apparaître). Normalement le 4èmejour, le mal s’atténuera et disparaîtra le 5ème ou 6ème. . Ensuite, le sac se fera oublier. (Les marcheurs qui ne marchent que 5 - 6 jours font le plus difficile).

    Ajoutons que la raison souvent avancée pour ne pas porter son sac, d’’avoir « un dos fragile » est, sauf réelle pathologie, peu crédible étant donné que moins de 30 % du poids du sac, c.à.d. entre 2 et 3 kg et parfois encore moins, sont portés par la colonne vertébrale…

    Mais les marchands du temple et les transporteurs de bagages et de sacs font bien leur publicité…

     

    CHOISIR SON SAC

    Choisir un sac adapté à sa morphologie est important.

    Il faut donc essayer le sac et l’essayer normalement chargé. Cela veut concrètement dire, que lorsque l’on va choisir son sac, on emporte avec soi tout ce qui devra s’y trouver lorsqu’ on partira sur les chemins (eau comprise).

    Un sac d’une contenance de 30-40 litres conviendra en général.

    Il est nécessaire de prendre son temps : mettre le sac chargé et procéder aux réglages tels que décrits plus haut, puis marcher plus que quelques pas…

    Le sac doit posséder les différents réglages cités plus haut.

    Une caractéristique très utile est la présence d’une poche sur le rabat supérieur, poche facilement accessible lorsque le sac est porté. Cette poche contiendra les choses dont vous pouvez avoir besoin en cours de route tels que : une casquette, un KW, des lunettes, le guide, le carnet de notes…

         Une poche sous le rabat ou une poche secrète (directement accessible lorsque l’on dépose le sac) est aussi utile pour y mettre portefeuille et documents.

    Entre deux sacs offrant le même confort, le choix se portera évidemment sur le plus léger (les poids peuvent varier d’un demi-kilo).

     

     

    EN ESPÉRANT QUE VOUS N’EN AVEZ PAS PLEIN LE DOS

     

     

    (1)   FRANCOTTE Sylvie, Le poids du sac, le poids des peurs, sur le site « Radio Camino » de l’autrice, https://www.radiocamino.net/personnel/le-poids-du-sac-le-poids-des-peurs

    (2)  INCONNU, Cité par Ontheroad33, dans la rubrique «  Philosophie et culture de la randonnée légère » du site : https://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?id=30927

    (3)  RANDONNER LEGER.ORG, Quelques conseils pour débuter en randonnée légère, sur le site « Randonner léger » :   https://www.randonner-leger.org/wiki/doku.php?id=presentation:debuter

    (4)  https://www.santiagooo.com/article/mon-sac-a-dos-pour-compostelle

    (5)  https://conseilsport.decathlon.fr/chemin-de-compostelle-que-mettre-dans-son-sac-a-dos#58a70583-9fbf-4de8-87c5-0de31fd2afce

    (6)  Personnellement j’aurais dit « une femme qui pèse 60 kg pourra porter un sac allant de 9 kg à un maximum de 12 kg »

    (7)  https://nopanic.fr/poids-sac-randonnee/

    (8)  https://verscompostelle.be/conseils.htm

     

    Mis en ligne le 15/10/2025