L’Allemand,, rencontré au
refuge hier soir à Ponferrada , est bien déçu par le chemin.
« Nous avons plus
beau en Allemagne… Ce n’était pas la peine de venir si loin ! Trop de
marche sur les routes. »
Il m’a fait toucher du doigt toute la différence qu’il peut y avoir
(pour nous) entre un chemin de grande randonnée et le chemin vers
Saint-Jacques de Compostelle
Lors du pèlerinage, nous accomplissons le chemin comme une tranche de vie où
l’on prend tout : le bon, le moins bon, le beau, le quelconque. On ne
sélectionne pas. Il pleut, la route est mauvaise, il fait trop chaud. On
continue, on ne prend pas le bus pour autant ! On accomplit le chemin quel qu’il soit. On l’accepte
tel qu'il est et
on le fait jusqu’au bout (si c’est possible !)
Lorsqu’on voit rentrer les pèlerins au refuge , ils
sont heureux d’être arrivés, heureux d’avoir fait un jour de plus, heureux
d’avoir vaincu la difficulté.
Si le trajet a été beau et merveilleux, tant mieux. C’est une joie
supplémentaire, c’est comme un cadeau.
Sur les GR , nous cherchons le beau, le pittoresque. Si le chemin devient
trop quelconque nous allons voir ailleurs, s’il pleut trop longtemps, on peut
arrêter…
Non, une tranche de vie cela ne s’arrête pas !
Simonne