Article paru
dans la revue
de l'Association Belge des Amis de
Saint-Jacques-de-Compostelle,
"Le Pecten ", n° 101, 2011, 30-31
par Pierre Swalus
En
juillet 2009, en mettant à jour, sur mon site la liste des
hébergements pour pèlerins sur le Camino Francés
(*), je
m’étonnais de constater la forte augmentation du nombre d’auberges et du
nombre de places offertes. En effet après avoir supprimé les auberges
douteuses et ajouté les nouvelles, le nombre était passé de 203 à 257
soit plus de 60 nouvelles auberges.
Depuis
2009 de nouvelles auberges se sont bien sûr ajoutées et une nouvelle
mise à jour complète s’imposait.
Rappelons d’abord ce que nous entendons par auberge pour pèlerins : il
s’agit de structures d’accueil collectif destinées essentiellement aux
pèlerins-randonneurs et qui offrent principalement le logement en
dortoir. Les chambres d’hôtes, fondas et hôtels, ne sont donc pas
considérés comme des auberges pour pèlerins sauf s’ils offrent aussi du
logement en dortoir.
A
nouveau les chiffres montrent une croissance importante :
TYPE
D’AUBERGE |
NOMBRE
D’AUBERGES |
|
En
juillet 2009 |
En août
2011 |
Municipale ou
provinciale |
79 |
82 |
Paroissiale ou
diocésaine |
15 |
19 |
De Couvent ou Monastère |
11 |
10 |
d’Association |
14 |
14 |
de Jeunesse |
10 |
10 |
Privée |
128 |
190 |
|
Total = 257 |
Total = 325 |
En 3
ans, 68 nouvelles auberges se sont ouvertes, ce qui constitue une
augmentation de 26 %. L’augmentation est principalement due à
l’ouverture de nouvelles auberges privées : 62 sur les 68.
Le
nombre d’auberges privées a donc cru de 48 %.
Le
nombre de places offertes croît bien sûr également. Il passe de 13.053 à
15.502 soit une augmentation de 2449. Si l’on divise le Camino Francés
par le nombre approximatif de jours (35) que met le pèlerin moyen pour
parcourir le chemin, celui-ci trouve en moyenne chaque jour 442 places
disponibles. Ce chiffre n’est bien sûr qu’une moyenne ; dans la réalité
la densité des auberges est plus importante au fur et à mesure que l’on
se rapproche de Santiago.
Ces
chiffres témoignent de l’engouement que suscite toujours le Camino
Francés qui malgré son encombrement reste encore choisi en 2010 par
près de 70% des pèlerins. Le pèlerin qui cherche le calme a intérêt à se
tourner vers des chemins moins courus tels le chemin portugais (12,5%),
le chemin du nord (6,6%) ou la via de la plata (2,6 %).
Que de
chemin parcouru en une vingtaine d’année tant au point de vue du nombre
de pèlerins que du nombre et de la qualité des auberges.
Pour le
nombre de pèlerins, nous ne reprendrons pas les chiffres de 2010 (année
sainte) mais ceux de 2009 pour les comparer avec ceux de 1990 : 145.887
contre 4.918. La croissance du nombre de crédenciales délivrées est
spectaculaire.
L’amélioration des conditions d’hébergement l’est tout autant, comme
l’illustrent ces quelques exemples :
Localité |
Auberge
en 1990 |
Auberge
en 2011 |
en 1990 |
Estella |
Une pièce de 4 m sur 4
avec 8 matelas au sol |
3 auberges et 156 places |
|
Los
Arcos |
L’auberge municipale
actuelle ; toutes les pièces vides |
5 auberges et 227 places |
|
Logroño |
Local de réunion de la
J.O.C. avec 6 lits et 6 matelas au sol |
4 auberges et 230
places
|
|
Rabanal |
Le rez-de-chaussée de
l’auberge municipale actuelle et 3 matelas au sol |
4 auberges et 242 places |
|
Cebreiro |
Sur la paille dans une
palloza, sans eau |
1 auberge et 100 places |
|
Sarria |
Au couvent des Pères de
la Merci : une salle nue |
11 auberges et 370
places |
|
Pedrouzo-Arca |
Une salle nue |
4 auberges et 266 places |
|
Mais il faut aussi dire que
en 1990, il n’y avait jamais de problème de surnombre ; qu’à l’étape,
au seul refuge disponible, nous étions souvent 4-5 et que lorsque nous
étions 20, nous estimions être nombreux...
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