balise européenne vers compostelle

Á PROPOS D’UNE BIBLIOGRAPHIE DU ET DES PÈLERINAGES

 

PLAN DU SITE | Bienvenue | Motivations | HISTOIRE ET LÉGENDES | Bibliographie du pèlerinage | Associations jacquaires | Revues électroniques | Pèlerinage et humour | Vidéos pour découvrir | Chansons de Compostelle | Les patronages de saint Jacques | Que penser de la marche | Que coute le pèlerinage | Conseils pratiques | La credencial | Adresses et liens | GENEALOGIE | RANDONNÉE | Nous contacter

 

 

 

Á PROPOS D’UNE BIBLIOGRAPHIE DU ET DES PÈLERINAGES

par Pierre SWALUS
pierre.swalus@verscompostelle.be

Une bibliographie de 1577 livres en français concernant le pèlerinage en général et les différents pèlerinages en particulier peut être trouvée sur mon site. (1)

Cette bibliographie est présentée sous trois classements différents :

  • ·        Par nom d’auteur
     

  • ·        Par lieu de pèlerinage           


     

  • ·        Par thème      


     

Le terme « Général » utilisé dans le premier tableau (classement par lieu de pèlerinage) : signifie que l’ouvrage ne parle pas d’un ou de plusieurs pèlerinages en particulier mais parle du pèlerinage en général.

Dans le second tableau qui présente les thèmes abordés, deux thèmes méritent d’être mieux définis : « Culture-Tourisme » et « Le chemin ». Sont classés sous la rubrique « Culture-Tourisme » les ouvrages qui mettent en exergue la beauté des monuments, églises, cloitres, paysages, ouvrages souvent abondamment illustrés (généralement des ouvrages de belle présentation), tandis que ceux repris dans le thème «Le chemin » parle plus du chemin tel qu’il est suivi par le pèlerin ou par la pèlerine et s’ils décrivent des lieux ou des monuments, c’est plutôt dans la chronologie du récit et de manière plus anecdotique ; ils s’apparentent plus au genre guide (2) sans pourtant en être un.

Le classement par thème s’est inspiré de celui que j’avais utilisé à l’époque dans le classement des ouvrages de la bibliothèque de l’Association Belge des Amis de Saint-Jacques de Compostelle (3). Cette bibliothèque contient d’ailleurs, au moins 645 des livres repris dans notre bibliographie.

L’examen du premier tableau (classement par lieu) montre clairement que Saint-Jacques de Compostelle est le pèlerinage qui a suscité le plus grand nombre d’écrivains : 1070 sur les 1577 répertoriés ; le second cité nominativement est le pèlerinage en Terre Sainte avec seulement 68 ouvrages, vient ensuite celui de Rome avec 34 livres cités.

Les trois plus grands pèlerinages de la chrétienté occupent donc logiquement les 3 premières places, mais la prééminence de Compostelle est sans discussion.

Que peut nous apprendre le second tableau : le classement des ouvrages par thème.

Ce qui frappe immédiatement c’est l’importance des « Récit » dans la bibliographie : 739 ouvrages sur les 1577 répertoriés soit près de 47 % !

Sur quel pèlerinage portent ces récits ?

Ici à nouveau Compostelle se démarque fortement : 586 livres sur 739 répertoriés, soit 79 %. !  Et à nouveau les deux autres grands pèlerinages chrétiens suivent mais avec des % très faibles : 5,4 % et 3,4 %.

Après les livres « Récit » viennent les livres « Roman » : 157 et parmi ces romans mettant en scène un pèlerinage, 128 soit 78 % sont consacrés au pèlerinage à Saint-Jacques !

La littérature du pèlerinage est donc principalement constituée de récits et de romans mettant en scène le cheminement vers Saint-Jacques de Compostelle !

Le fait que tant de pèlerins ou de pèlerines ont ressenti l’envie ou le besoin de décrire leur chemin sous la forme d’un journal, le plus souvent de manière plus ou moins linéaire, quelques fois par thème, et dans lequel sont relatés les petits évènements journaliers, les rencontres, les lieux d’arrêt , et les lieux d’hébergement et certaines réflexions que ces évènement ont suscitées, tout cela manifeste très certainement combien ces évènements ont été vécus par l’écrivain comme marquant , unique et personnel.

Et cependant presque tout ce que l’écrivain a jugé important, tout ce qu’il juge suffisamment intéressant pour être relaté, est, oserais-je l’écrire, en général, relativement « banal ». Ces évènements, ces découvertes, ces émerveillements sont, à quelques différences près, le lot de presque chacun qui se lance dans cette aventure.

En écrivant ceci, je ne veux en aucun cas minimiser l’intensité de ce qui a été vécu par l’auteur et l’authenticité de sa relation. Ces faits et ces réflexions sont de l’ordre du vécu intérieur de l’auteur et manifeste combien celui-ci en a été « impressionné ».

Cependant la question se pose : pourquoi publie-t-il la relation de son pèlerinage ?

Est-ce parce qu’il s’imagine, très naïvement, que ce qu’il a vécu est « unique », ou croit-il, que sans être unique, la description qu’il en fera sera, elle, unique ? Ou croit-il être le premier à décrire son vécu sur le chemin ?

Peut-être aussi comme le dit une  lectrice (4) du présent article sur Face book par "un furieux besoin d'exister... et d'être reconnu. L'une des nombreuses dérives de la :vitrine" des réseaux sociaux dont le fameux "pèlerin" qui avance sur le chemin l'objectif de l'appareil photo dirigé au plus près sur un visage transpirant, la parole secouée par les cahots du chemin, et qui nous raconte longuement les détails de son audacieux périple sur un "Chemin" sur-fréquenté".

Ou encore parce que, comme le dit très bien Sylvain TESSON, « Ce qui n’est pas écrit n’est pas complètement vécu ». (5)

Nous, mon épouse et moi, avons au cours de nos pèlerinages tenu également un journal et l’avons ensuite édité à usage interne : d’abord pour nous mêmes pour nous remémorer de manière plus certaine et sans tout mélanger (6) ce que nous avions journellement vécu et les réflexions que cela avait suscités et aussi pour être partagé avec nos enfants en complément de ce que nous pouvions en partager oralement.

Mais même lors de notre premier pèlerinage en 1990, à une époque où le pèlerinage était très peu connu et encore très peu parcouru (4916 pèlerins recensés contre 446.035 en 2023) et que peu de publication existait, l’idée de publier la relation de notre pèlerinage ne nous est jamais venue…

Alors qu’actuellement le pèlerinage est très connu, que les associations jacquaires informant les futurs pèlerins sur ce que représente un pèlerinage se sont multipliées, 14 pèlerins ont, rien qu’en 2023, cru apporter un témoignage original sur ce qu’est le pèlerinage…

Comment expliquer ce phénomène ?

Je n’ai pas de réponse …et je m’interroge réellement sur ce qui motive  ces très (trop) nombreux auteurs.

En résumé.

  • ·        Dans la littérature concernant le ou les pèlerinages, le pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle est largement dominant (68%)

  • ·        Viennent ensuite dans l’ordre, les pèlerinages vers la Terre Sainte et vers Rome

  • ·        Le thème le plus abordé est le récit (47%)

  • ·        En général, ce qui émaille ces récits est de l’ordre de ce que l’on pourrait qualifier de « banal »

  • ·        Alors que l’information sur le pèlerinage est devenue très généreuse, l’auteur ne s’explique pas la pléthore de récits-souvenirs-personnels, certes importants pour l’auteur, mais à de rares exceptions près, peu intéressants pour le lecteur.

***

(1)   En ligne sur le site Vers Compostelle de l’auteur : https://verscompostelle.be/bibliographie-pelerinage.htm

(2)   Nous n’avons repris aucun guide (au sens propre du terme) dans cette bibliographie.

(3)   https://www.st-jacques.be/IMG/pdf/xac-biblio_categorie-dec_2017.pdf

(4)  texte envoyé par Edith HERDHUIN , sur la page face book  PELERINS DE COMPOSTELLE

(5) réponse qui m’a été envoyée par Phil DE LA CHAPELLE sur face book.

(6)  le plus long de nos pèlerinage faisait quand même 103 jours…