Elle est partie de
Suisse au mois d’avril, seule et à pied. Lorsque nous la rencontrons elle est
déjà sur le chemin du retour.
Elle a terminé son bac
et a commencé les Beaux-Arts. « « Fini de déconner » dit-elle. « Il est
temps de faire le point. Je n’ai aucune envie de me laisser prendre par la
société de consommation. Ce n’est vraiment pas possible… On met tout en
conserve, même la culture qui est enfermée dans les musées ! »
Elle est partie pieds
nus dans des sandales ouvertes avec un minuscule petit sac à dos (30X30). Pas
de sac de couchage, ni mousse de couchage, ni feu, ni casseroles, ni couverts,
ni gobelet. « On peut se passer de tout cela. Que faisait-on au
Moyen-âge ? »
Dans l'auberge, il n'y
a pas de lits (1990). Elle dormira sur le sol enveloppée dans sa grande cape.
Sa famille sait qu’elle
est sur le chemin de Saint Jacques mais ne peut pas l’atteindre. De temps en
temps elle écrit. Pas de coup de téléphone. Elle souhaite que les contacts
restent dans un sens…
»J’ai peur dit-elle
« de me laisser reprendre. Oui, je veux travailler, mais pas bêtement pour de
l’argent. Mon voyage m’a permis des contacts entre autre au centre de la
France, où je crois avoir des possibilités pour une autre vie. Au retour je
repasserai pour voir… »
Une jeune à la
recherche de sa vérité…